Mythologie: Artémis et Actéon:


Tandis que Diane (ou Artémis) se baigne avec ses nymphes dans la fontaine de Gargaphie, Actéon la surprend par hasard. Les nymphes l'apercevant, frémissent de paraître nues, frappent leur sein, font retentir la forêt de leurs cris, et s'empressent autour de la déesse pour la dérober à des yeux indiscrets. Mais, plus grande que ses compagnes, la déesse s'élevait de toute la tête au-dessus d'elles. Quoique ses nymphes se soient mis en cercle autour d'elle, elle détourne son visage. Comme elle n'a pas son arc et ses flèches avec elle, qu'elle est mécontente et craint qu'il ne se vante de l'avoir vu nue, elle s'arme de l'eau qui coule sous ses yeux, et la jetant au front d'Actéon, elle prononce ces mots, présages d'un malheur prochain :

"Va maintenant, et oublie que tu as vu Diane dans le bain. Si tu le peux, j'y consens". Elle dit, et soudain sur la tête du prince s'élève un bois rameux, son cou s'allonge, ses oreilles se dressent en pointe, ses mains sont des pieds, ses bras, des jambes effilées, et tout son corps se couvre d'une peau tachetée. À ces changements rapides la déesse ajoute la crainte. Il fuit, et dans sa course s'étonne de sa légèreté. À peine dans une eau limpide il regarde sa nouvelle figure : Malheureux que je suis! voulait-il s'écrier, mais il n'a plus de voix. Il gémit, et ce fut son langage. De longs pleurs coulaient sur ses joues, qui n'ont plus leur forme première. Hélas! il n'avait de l'homme conservé que la raison. Que fera-t-il? Retourné au palais de ses pères? La honte l'en empêche. Ira-t-il se cacher dans les forêts? La crainte le retient. Tandis qu'il se lamente, deux de ses chiens l'aperçoivent. Ils donnent par leurs abois le premier signal. Soudain, plus rapides que le vent, tous les autres accourent.

Cette meute, portée par l'ardeur de la proie, poursuit Actéon, et s'élance à travers les montagnes, à travers les rochers escarpés. Celui-ci fuit, poursuivi dans ces mêmes lieux où tant de fois il poursuivit les hôtes des forêts. Hélas! lui-même il fuit ses fidèles compagnons, il voudrait leur crier : "Je suis Actéon, reconnaissez votre maître". Mais il ne peut plus faire entendre sa voix. Un chien lui fait au dos la première blessure, un autre le mord, puis un autre l'atteint à l'épaule. Ils s'étaient élancés les derniers à sa poursuite, mais en suivant les sentiers coupés de la montagne, ils étaient arrivés les premiers. Tandis qu'ils arrêtent le malheureux Actéon, la meute arrive, fond sur lui, le déchire, et bientôt sur tout son corps il ne reste aucune place à de nouvelles blessures. Il gémit, et les sons plaintifs qu'il fait entendre, s'ils différent de la voix de l'homme, ne ressemblent pas non plus à celle du cerf. Il remplit de ses cris ces lieux qu'il a tant de fois parcourus.

Cependant ses compagnons, ignorant son triste destin, excitent la meute par leurs cris accoutumés, ils cherchent Actéon, et le croyant éloigné de ces lieux, ils l'appellent à l'envi, et les bois retentissent de son nom. L'infortuné retourne la tête. On se plaignait de son absence, on regrettait qu'il ne pût jouir du spectacle du cerf à ses derniers abois. Il n'est que trop présent, il voudrait ne pas l'être, il voudrait être témoin, et non victime. Mais ses chiens l'entourent, ils enfoncent leurs dents cruelles dans tout son corps, et déchirent leur maître caché sous la forme d'un cerf.

Diane, enfin ne se crut vengée que lorsque, par tant de blessures, l'affreux trépas eut terminé ses jours.

 

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